Francis Ford Coppola, Apocalypse Now, 1979
"D’importance culturelle, historique ou esthétique”, c’est en
ces mots que le National Film Registry qualifie le chef d’oeuvre de Francis
Ford Coppola : “Apocalypse Now” sorti en 1979. Adaptation plus que libre de l’œuvre
littéraire de Joseph Conrad “Au cœur des ténèbres”, le film de Coppola nous
plonge en pleine guerre du Vietnam aux côtés du Capitaine Benjamin Willard. Sa
mission ? Retrouver et assassiner le Colonel Kurtz, un renégat de l’armée
américaine ayant fondé un culte au fin fond de la jungle du Cambodge. La
psychologie, l’horreur et la guerre sont des pivots essentiels de l’œuvre.
Mais “Apocalypse Now” n’est pas qu’un film de guerre un peu
provoc ayant gagné une palme d’or, deux oscars, un BAFTA, deux golden
globes.... enfin vous m’avez compris.
Le National Film Registry décide de le conserver à la
Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis car le film est une œuvre d’art : un
tableau qui transpire la chaleur, la moiteur de la jungle mais aussi la peur et
l’animosité de l’Homme.
C’est la fin. Le Capitaine Willard touche à son but, Kurtz
est enfin vulnérable. Et en plan Vittorio Storaro aura réussi à capter une
émotion, celle de l’homme face à son instinct le plus primaire : le retour à la
vie sauvage. Sur ce plan, Willard est entièrement immergé dans l’eau ne reste à
la vue du spectateur que son visage, couvert de boue, le regard perçant,
inquiet et interrogateur. Tout comme nous, il est spectateur, il observe la
folie de l’homme rendu à la nature et n’a d’autre choix que de s’abandonner à
elle. Autour de lui rien ! Si ce n’est la nature et une brume éparse renforçant
le caractère quasi animal de son apparition. Le prédateur face à sa proie.
Mais avec ce regard la question demeure : Benjamin doit-il
laisser exprimer sa propre bestialité qui à devenir le miroir de l’homme et de
l’idéologie qu’il combat ?
En trouvant des moyens de ramener la nature, et donc la
source même de la peur du Capitaine au sein de l’image, Coppola montre que
l’horreur a un visage : celui de l’Homme.
à la rédaction : Quentin Haegman
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